L’objectif du groupe PARME est de créer un lieu de capitalisation des apports scientifiques et opérationnels des recherches en partenariat promues dans PSDR. Son domaine d’application est la diversité des partenariats qui s’établissent aujourd’hui entre recherche, innovation et développement aux échelles locale et régionale. Sa méthode est la mise en regard de différents modes de recherche en partenariat pratiqués, dans le programme PSDR en particulier, mais aussi dans d’autres programmes et expériences en région. Les relations entre recherche et société se renouvellent : à la fois davantage de demandes sont adressées par la société à la recherche et pour autant les critiques envers la science n’ont jamais été aussi vives. De nouvelles formes de coordination entre recherche et développement, telles que les pôles de compétitivité, les réseaux ou unités mixtes technologiques ou les expertises collectives, sont apparues, visant à rendre les travaux de recherche plus accessibles. Le programme PSDR constitue un exemple parmi d’autres des dispositifs d’intégration entre recherche et développement qui se multiplient. Il promeut une forme de production de connaissances selon le Mode 2 de Gibbons (Gibbons et al. 1994, Pestre 1997, Notwotny, 2001) qui postule un renforcement des interactions entre science et société se traduisant par le déploiement des recherches transdisciplinaires qui doivent être conduites au plus près des techniques et de leurs applications. Ce nouveau mode de production de connaissances qui s’affirme aux côtés du mode 1 antérieur, plus académique, se traduit par le développement de nouvelles coordinations entre le monde académique, l’Etat et l’industrie, illustrée par le modèle à triple hélice d’Etzkowitz et Leydesdorff (2000).

Ces deux modèles contrastent avec une recherche confinée au laboratoire et isolée de la société, associée à une vision de l’innovation par transfert des connaissances produites vers les milieux bénéficiaires. Aussi bien dans les instances de pilotage régional des programmes PSDR qu’au sein des projets, divers interlocuteurs des mondes professionnels de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et du développement rural, tantôt publics tantôt privés, se côtoient. Les équipes de recherche mobilisées couvrent des thèmes et des organismes tout aussi variés. Le programme PSDR, comme d’autres instances régionales, constitue un lieu original où se confrontent des connaissances scientifiques et de la pratique, des savoirs et savoir-faire multiples. Cependant, l’intégration de ces connaissances dans l’action et dans les politiques de développement régional ne va pas de soi.

L’hypothèse de travail est que les dispositifs de recherche-innovation-développement comme PSDR ou autres favoriseront cette intégration des connaissances :
(i) s’ils donnent accès à une diversité de modes de recherche en partenariat permettant de produire différents types de connaissances mobilisables pour l’action et l’innovation ; et (ii) s’ils réussissent à créer des synergies territoriales entre les opérateurs des projets de recherche et les acteurs institutionnels qui impulsent des politiques locales et régionales.

L’objectif du groupe est de créer un lieu de capitalisation sur les manières de conduire des recherches partenariales a priori très variées, et sur l’analyse des formes de coordination facilitant l’intégration des connaissances scientifiques dans l’action. Nous déclinerons cette animation en trois axes d’analyse qui seront alimentés par des travaux du groupe Parme et des échanges entre chercheurs et acteurs lors de journées thématiques organisées à cette fin. Il s’agit ici de mieux comprendre la façon dont différents acteurs, du développement et de la recherche, se coordonnent pour conduire conjointement un projet de développement territorial. Cette coordination peut être soit formelle dans le cadre de projets ou de structures d’interface, soit informelle. Nous cherchons à appréhender la diversité de ces modes de coordination d’une échelle locale à une échelle inter-régionale.

Travail préparatoire du groupe Parme : Etablir le profil des partenaires régionaux PSDR et les situer par rapport aux autres structures ou programmes d’interface R,I&D présents en région (élaborer une typologie de ces dispositifs territoriaux) Animer un projet partenarial suppose la réunion de conditions permettant au partenariat de fonctionner, parmi elles, des compétences et des outils de conduite de projets spécifiques, des moyens humains et financiers.
Quelles sont précisément ces conditions de réussite ? Certains outils ont-ils fait leur preuve ? A partir de récits d’expérience, d’un travail avec les chercheurs et partenaires des projets mobilisant des outils et méthodologies déjà usitées, il s’agit de dégager les formes d’accompagnement adaptées à des projets ou programmes associant la recherche et le développement.

Travail préparatoire du groupe Parme : Lors de l’école-chercheurs, organiser une journée sur l’analyse des partenariats dans les projets grâce à une grille d’analyse inspirées de différentes méthodologies. Par la suite, poursuivre ce travail d’analyse-suivi des projets avec des binômes chercheurs-partenaires intéressés. L’objectif de cet axe est de montrer la diversité des cheminements dans la construction de connaissances utiles à l’action. Nous avons identifié trois types de mobilisation des connaissances scientifiques dans l’action.
1. Les connaissances scientifiques constituent des ressources permettant l’action et peuvent être traduites sous la forme d’outils transférés aux professionnels du développement.
2. Les recherches contribuent à la réflexivité des acteurs sur leurs pratiques et leurs modes d’action.
3. Les savoirs des professionnels du développement interrogent les chercheurs et les conduisent à revoir leurs questions de recherche (ingénierie reverse).

Travail préparatoire du groupe Parme : Caractériser, à partir des projets (documents, travail avec les participants) des modes de valorisation des connaissances produites. Les Journées thématiques associeront sur un sujet donné des chercheurs et des acteurs du développement impliqués dans des projets PSDR, des intervenants extérieurs à PSDR et des acteurs régionaux concernés. Elles sont destinées à croiser des témoignages et des analyses de partenariats en se fondant sur des exemples autour d’une thématique partagée. Elles privilégieront dans leur mode de déroulement les échanges d’expériences, de pratiques et de points de vue. Lors de l’école-chercheurs, une grille d’analyse sera construite et renseignée par les participants. Un approfondissement de ce travail leur sera être proposé. Les travaux du groupe Parme et les journées événements donneront lieu à deux types de productions :
- scientifique : actes des journées thématiques mis en ligne ; communications et travaux du groupe repris sous forme d’articles ciblés : Action Research, Ecology & Society, Natures Sciences Sociétés, Research Policy.
- pratique : projet d’élaboration d’un manuel d’aide à la conduite de projets et de programmes partenariaux en région (si recours possible à une compétence spécifique pour la mise en forme des méthodes, outils et savoirs nécessaires, du type ingénieur R&D d’un service de communication-édition scientifique). Cercle n°1 : contributions des animateurs des programmes PSDR : préparation des journées (recueil d’informations, communication collective pour l’atelier et relais pour les échanges avec les porteurs de projets).

Cercle n°2 : contributions des chercheurs et partenaires intéressés : communication et/ou participation aux journées ; mise à disposition d’informations sur leur projet, voire implication dans l’analyse si intérêt. Téléchargez le programme de la journée PARME: