Présentations dans les ateliers B :
Atelier B1 – Gestion foncière, lien rural-urbain 2
Président(e) : Christine LEGER-BOSCH, INRAE
Marie FOURNIER*, Mathieu BONNEFOND. Quels instruments de maîtrise du foncier pour intégrer l’activité agricole dans les politiques de gestion du risque d’inondation ? Le cas du bassin de la Maine (FARMaine).

Cette communication vise à analyser de façon fine deux initiatives engagées ces dernières années sur le bassin de la Maine (bassin de l’Oudon et Basses Vallées Angevines) pour intégrer l’activité et le foncier agricoles dans les stratégies locales de gestion du risque d’inondation.

Depuis l’adoption de la Directive européenne Inondation (2007) et plus encore suite à la définition de la Stratégie Nationale de Gestion du risque d’Inondation (2014), la question de la place et du rôle à jouer pour l’activité agricole dans les projets de gestion et de prévention des inondations est progressivement devenue une évidence en France. A l’échelon national, des premières publications institutionnelles ont cherché à comprendre comment améliorer la prise en compte de la valeur des espaces agricoles dans ce champ de l’action publique environnementale, assurer la gestion des zones d’expansion des crues, réfléchir aux dispositifs existants ou à créer pour contribuer à maintenir ces espaces et prendre en compte la dimension économique de ce type de démarche (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, 2018).

Ces réflexions s’inscrivent dans un contexte plus global où la politique de gestion du risque d’inondation met de plus en plus l’accent sur les projets dits de « mitigation » (Fournier et al., 2016) passant par la préservation, voire la restauration de zones d’expansion de crues dans des espaces à enjeux faibles pour mieux contrôler les aléas en amont des espaces urbanisés. Ainsi, les projets d’aménagement de zones d’expansion des crues se multiplient. Ils sont pensés le plus souvent dans une logique de protection d’espaces urbains relativement vulnérables et situés en aval des secteurs agricoles impactés. Cependant, se pose la question du devenir des activités, en particulier agricoles, déjà présentes sur ces sites et des modalités de conciliation à envisager à une échelle territoriale plus vaste, eu égard aux effets des instruments d’action publique environnementale mobilisés. Le choix des instruments juridiques pour concilier sur le foncier agricole les impératifs de gestion du risque et de maintien de l’activité est, à ce titre, particulièrement crucial (Bonnefond et al., 2017).

Aussi, à partir de deux études de cas menées sur le bassin de la Maine (servitudes de sur-inondation sur le bassin de l’Oudon et baux ruraux à clauses environnementales (BRE) sur les Basses Vallées Angevines), nous interrogeons les principaux instruments de maîtrise du foncier agricole aujourd’hui mobilisés par les « gestionnaires du risque d’inondation » pour mettre en œuvre leurs projets. Nous détaillons également les arrangements locaux qui ont découlé de leur utilisation, ainsi que le rôle et la place qui y ont été joués par la profession agricole dans la définition de ces dispositifs d’action.
Audrey MICHENAUD-RAGUE, Maud ROBLIN*. Vers un récit territorial agricole en NPDC : dialogue entre agriculteurs urbains, périurbains et ruraux.

Depuis les années 60 et jusqu’à aujourd’hui, le territoire français connait un étalement rapide et continu de ses villes et couronnes urbaines. En 2002, 44 % des exploitations agricoles françaises se situent en milieu urbain ou périurbain (Bertrand, Rousier, 2004). Ce chiffre passe à 77 % en 2010 (Poulot, 2014), reflétant le processus de périurbanisation de l’agriculture en France. Ces dynamiques font l’objet de nombreux travaux de recherche, questionnant inlassablement le lien urbain-rural et la place de l’agriculture dans ces espaces qui s’interpénètrent (Bertrand et al., 2006).

Si l’agriculture rurale est impactée en première ligne par cette périurbanisation grandissante (disparition de foncier, morcellement, conflits d’usage etc.), ses acteurs n’adoptent pas le même positionnement face à la ville. Là où certains agriculteurs choisissent une stratégie de repli et d’évitement de la ville, d’autres vont jouer la carte de la diversification et investir les créneaux urbains pour développer de nouveaux marchés (Rouget, 2008). Parallèlement, l’extension de la ville, en créant des espaces et des opportunités de rapprochement avec le citoyen-consommateur, contribue à l’émergence de nouveaux modèles agricoles, qui font parties intégrantes du métabolisme urbain, géographiquement mais aussi fonctionnellement (Aubry, Pourias, 2012). A une diversité d’agricultures rurales et périurbaines (élevages, grandes cultures, etc.), viennent donc s’ajouter d’autres formes d’agriculture innovantes, allant du champignon en cave très low-tech à de la micro-pousse sous atmosphère entièrement contrôlée, en passant par du maraichage en permaculture (Aubry, 2014). Finalement, l’agriculture, longtemps considérée comme l’activité des zones rurales, est aujourd’hui une composante majeure du développement urbain, avec une pluralité de formes, une diversité d’agriculteurs dont le rapport à la ville est en reconfiguration.

Les collectivités, qui s’attèlent depuis les années 2000 à intégrer l’agriculture dans leurs projets de développement territorial (Jarrige, Thinon, Nougarèdes, 2006), peinent toutefois à concilier leurs orientations et la diversité des systèmes agricoles. Le récit territorial, c’est-à-dire le système de croyances territorialisées, qui constitue le socle cognitif des actions publiques de demain, apparait alors comme un outil clé d’élaboration de stratégies territoriales cohérentes. Il a pour objectif de produire une vision partagée du territoire et de construire des coalitions territoriales d’acteurs sur le temps long (Pasquier, 2014). Pour ce faire, deux aspects sont essentiels à prendre en compte : les acteurs directement concernés doivent être enclins aux changements souhaités, et avancer dans la même direction ou du moins dans des directions non opposées. Deuxièmement, la concertation et le dialogue doivent être permis entre ces acteurs et leurs volontés doivent pouvoir être exprimées librement.

Ces constats sont au cœur de nos réflexions, et la spécificité du territoire du Nord-Pas de Calais (NPDC) à l’origine de nos actions. En effet, ce territoire très urbanisé possède les trois-quarts de sa surface agricole dans des espaces à dominante urbaine (Rouget, 2008). Une grande diversité de systèmes agricoles ruraux, péri-urbains et urbains, aux problématiques différentes, se côtoient sur ce même territoire. Or jamais, ni en NPDC, ni en France, ces trois acteurs de l’agriculture n’ont été réunis pour échanger sur leur vision de l’agriculture et de leur métier. C’est là l’originalité de notre travail, et l’ouverture que nous saisissons en amenant pour la première fois, grâce à des ateliers de concertation, des agriculteurs urbains, périurbains et ruraux à définir ensemble leur place dans le développement urbain. Les deux objectifs visés par le GRECAT sont de connaitre les enjeux autour de l’activité agricole qui les rassemblent et d’observer l’articulation des formes d’agriculture sur le territoire qu’ils partagent.
Christine LÉGER-BOSCH*, Mathilde FROMAGE. Les portages fonciers agricoles : quelles relations propriété-usage instaurées, pour quelles attentes sociétales exprimées ? (Usus et Frugal).


Atelier B2 – Des approches interdisciplinaires pour penser les objets territoriaux complexes
Président(e) : Romain MELOT, INRAE
Antoine OUVRARD, Alain GUERINGER*. Répartitions et recompositions des différents usages des sols : la mesure de l'importance et l'importance de la mesure. Processus d'intéressement aux conceptions fiscales des fichiers fonciers et photométriques des produits de télédétection à partir du cas auvergnat (USUS).

Historiquement, l’exercice de quantification de la composition et de la reconfiguration des usages des sols sur un territoire incombe à l’ingénierie territoriale dans le cadre de l’élaboration des documents de planification. Cadrée par les articles L122-2 et L151-4 du code de l’urbanisme, la « consigne » est suffisamment lâche pour autoriser à une multitude de méthodes de s’appliquer. Le récent avènement du nouvel instrument d’action publique « Zéro Artificialisation Nette » - objectif politique à l’initiative de l’exécutif et non pas un énième dispositif législatif ou règlementaire – semble traduire une volonté de reprise en main par l’État de ce mode de fonctionnement, traditionnellement très décentralisé, et pointé du doigt pour son impuissance à contrer la dynamique d’artificialisation des sols, en particulier celle qui touche les terres agricoles. S’il ne s’agit peut-être pas d’un changement de paradigme pour l’action publique au sens premier du terme (du moins pas encore, il est trop tôt pour cela), il occasionne, en tout cas, une réécriture profonde de la « consigne » de réalisation de ces exercices de quantification. En effet, il vient ajouter plusieurs « contraintes » techniques qui pèsent désormais sur les données mobilisables et donc sur les méthodes applicables : besoin d’actualisation annuelle, impératif d’invariance par emboîtement d’échelle, homogénéité sur la plus grande maille et précision sur la plus petite maille, …Au regard de ces contraintes, il apparaît que seuls les fichiers fonciers et les produits de télédétection cochent dorénavant toutes les cases et sont, de fait, présentés à l’heure actuelle comme les nouvelles données de référence en la matière.

La présente communication souhaite partir de ce constat en observant qu’il s’agit là de deux sources de données très simple d’utilisation (des compétences basiques en SIG et en SGBD permettent de les utiliser) mais éminemment complexes dans leurs procédures d’élaboration. Et donc qu’un effort supplémentaire doit être fourni par l’utilisateur pour comprendre finement la donnée et pouvoir s’aventurer honnêtement, en connaissance de causes, dans des analyses quantitatives. En sciences de l’information, il est fait le constat qu’une donnée ne porte pas, intrinsèquement, une information ou une signification inamovible mais que celles-ci sont le fruit d’un processus d’appropriation spécifique à chacun des utilisateurs (MARTIN-SCHOLZ, 2013). L’objectif premier est donc de faciliter l’appropriation pleine et entière des fichiers fonciers et des produits de télédétection par les acteurs en initiant un « processus d’intéressement ». Le cœur de la communication consistera en une présentation croisée des deux données en explicitant, chose rarement faite, les principaux concepts fiscaux, d’une part, et photométriques, d’autre part, qui les sous-tendent respectivement. L’idée est de venir décortiquer les mécanismes fiscaux et les méthodes de télédétection pour mettre en évidence comment, et dans quelles mesures, ceux-ci conditionnent, bornent la fiabilité de l’une comme de l’autre à cartographier fidèlement l’occupation des sols d’un territoire. L’ambition n’est pas de produire un « vadémécum » à destination des utilisateurs mais de donner à voir le type de réflexions ou d’analyses qui peuvent être mener parallèlement à l’utilisation primaire de la donnée de façon à ce que ces-derniers puissent davantage particulariser leurs productions et commenter valablement leurs résultats.

Le second objectif est, ce faisant, de contribuer aux réflexions actuelles qui irriguent aussi bien le monde de la recherche que celui des praticiens sur la question des données et méthodes pour quantifier les dynamiques spatiales d’utilisation et de recomposition des usages des sols (DESROUSSEAUX & al., 2019 ; PLANT & al., 2018).

En fonction du retour des organisateurs, la communication pourra se poursuivre au-delà de ses considérations purement centrées sur les données pour présenter un travail typologique appliqué au cas auvergnat. Une classification hiérarchique sur composante principale (HCPC) a été réalisée sur la base d’indicateurs de stocks (à partir des données de télédétection) et de flux (à partir des fichiers fonciers) pour caractériser, à grande maille, la répartition et la recomposition des grandes catégories d’occupation des sols sur les 1 288 communes auvergnates.
Ali LMARIOUH*. Apport de la réflexion prospective au développement territorial - Proposition d’une démarche méthodologique pour les territoires oasiens de Tafilalet.

Au Maroc, le développement des territoires oasiens suscite depuis plusieurs années l’attention des pouvoirs publics. Ceux-ci ont initié de nombreux programmes et projets, notamment la stratégie de développement et d’aménagement des oasis, ainsi que des programmes spécifiques par zones oasienne (Tafilalet, Draa, Figuig…). Toutefois, l’état de ces territoires prête toujours à interrogation. De nombreuses problématiques telles que l’ensablement, la désertification, la régression du niveau de vie et l’augmentation de la pauvreté économique restent à l’ordre du jour. Elles interpellent entre autre la manière avec laquelle les acteurs réfléchissent et planifient le développement de ces territoires, obéissant généralement à des logiques centralisées moyennant la projection et la prévision. Or, selon la littérature, une planification territoriale réussie passe nécessairement par une réflexion sur le long terme, à travers une démarche prospective qui s’inscrit dans une logique proactive intégrant les ruptures. Cette ingénierie territoriale novatrice questionne les trajectoires de développement sur lesquelles pourraient se baser le futur du territoire en question.

L’article propose une démarche de prospective dont l’objectif est de concevoir une vision de développement territorial. Nous ambitionnons de questionner le rôle de la démarche prospective comme innovation de l’ingénierie territoriale, dans le processus de planification du développement de Tafilalet, en proposant un cheminement méthodologique dont le fondement se trouve à la croisée de plusieurs disciplines scientifiques, dont notamment les sciences de gestion, la géographie, l’économie et la sociologie. Il s’agit de mettre à l’épreuve du terrain une démarche méthodologique de prospective territoriale en proposant une série de futurs souhaitables qui vont dans le sens de renforcer la résilience de ces territoires aux changements climatiques, et de rompre par la même avec les tendances territoriales actuelles.
Emmanuelle BAUDRY, Ségolène DARLY, Pauline FRILEUX, …, Romain MELOT*, …, Dorian SPAAK. Les jardins des espaces pavillonnaires : un objet de recherche pour les sciences sociales et l’écologie (Cap IDF et DYNAMIQUES).

Le projet PSDR Cap IDF porte sur la gouvernance foncière de l’agriculture de proximités et le projet PSDR Dynamiques s’intéresse à la coexistence entre biodiversité, milieu périurbain et activités agricoles. Nous présenterons les travaux menés dans ces deux projets PSDR en Ile-de-France sur un objet commun : les jardins des espaces pavillonnaires.

Dans le cadre de ces projets PSDR (puis dans le projet MSH TerriBio qui prolonge ces travaux), des recherches ont été menées sur le plateau de Saclay, un territoire marqué par une forte dynamique d’artificialisation et qui présente des enjeux importants en termes de coexistence et d’utilisation des espaces urbains et des espaces ouverts, agricoles ou semi-naturels, et de la biodiversité.

La communication a pour objectif d’expliquer en quoi une perspective croisant des approches en écologie et sciences sociales (géographie, sociologie, ethnologie) permet de mieux comprendre la contribution des jardins à la biodiversité et l’alimentation locale. Ce croisement des approches est d’autant plus nécessaire que le périurbain est caractérisé par des tissus fonciers complexes, imbriquant espaces ouverts et espaces urbanisés.
Atelier B3 – Les politiques territoires face aux nouveaux enjeux de développement
Président(e) : Alain GUERINGER, INRAE
Carole SARKIS*, Cécile FERRIEUX. Comment les financeurs du développement rural s’emparent de la transition.

La communication porte sur le programme Territoires à Agricultures Positives (TAP) qui a pour ambition de soutenir des « projets créateurs de valeurs partagées associant développement territorial et transitions agricoles » dans neuf territoires ruraux en Massif central. Elle se propose d’éclairer les mécanismes de cadrage et d’orientation des transitions agricoles territoriales par les acteurs institutionnels qui les financent et les rendent ainsi possibles. Nous nous intéressons à la manière dont un collectif d’acteurs publics (agence nationale, service déconcentré, établissement de recherche) et privés (fondations et associations émanant du monde agricole et/ou actrices du développement rural) se constitue et établit des dynamiques de collaboration pour la mise en place et la conduite d’un dispositif de financement et d’accompagnement-capitalisation au service des porteurs de projet de territoires.

L’originalité de cette recherche réside dans la réalisation d’une enquête auprès d’acteurs habituellement peu étudiés, puisque souvent positionnés exclusivement comme financeurs, commanditaires d’études ou accompagnateurs des porteurs de projet en territoires. Rentrer dans la « boîte noire » des acteurs du financement permet ainsi de comprendre comment est conceptualisée la notion de transition sur un plan normatif à travers l’écriture collective d’un programme.

Dans cette perspective, la communication vise à rendre compte de la construction de tels partenariats institutionnels hybrides, en mettant en lumière les premiers effets produits par la construction de ces espaces d’interaction sécurisés entre acteurs institutionnels aux intérêts divers, en particulier pour les engager eux-mêmes dans des dynamiques de transition. Ce faisant, nous nous penchons sur la manière dont ces acteurs mobilisent et conçoivent la question des transitions appliquées au développement des territoires ruraux. Nous verrons ainsi comment ces acteurs adoptent une posture subversive par rapport à leurs codes institutionnels habituels tout en s’écartant d’une approche écologique et de rupture de la transition. En rendant compte de paradoxe, nous contribuerons ainsi à une réflexion plus globale sur le renouvellement des enjeux et des modalités de l’intervention publique pour le développement territoriale, à travers l’entrée en scène d’acteurs privés.
Gwénaël DORE*. Territoires ruraux : de quoi parle-t-on ?

La question du lien rural/urbain suppose d’abord de définir et de délimiter l’étendue des espaces ruraux. La réponse change selon le critère adopté et est liée à la manière de définir la ville : depuis le XIXème siècle, le rural est le plus souvent défini comme « tout ce qui n’est pas urbain », la commune urbaine puis l’unité urbaine étant conçue comme un espace de bâtis agglomérés de plus de 2000 habitants, et le rural est ainsi considéré en creux. Le rural est un « insaisissable objet statistique » (Barthe et alii, 2020), et en fonction des critères choisis, la population rurale peut varier entre 5% et 44% de la population totale.

Les zonages statistiques de l’INSEE tendent ainsi à définir le rural en négatif ou sous l’influence de la ville. Les zonages d’intervention publique présentent une plus grande plasticité : d’une définition à partir de handicaps objectifs (zone de revitalisation rurale) à une approche plus large (dotation d’équipement des territoires ruraux), voire davantage « à la main » des acteurs locaux (contrats de ruralité, Leader) permettant d’inclure plus facilement les petites villes et moyennes.

Face à différentes critiques au sujet des zonages statistiques marquées par la suprématie des représentations urbaines, l’INSEE a engagé leur révision dans le sens d’une meilleure prise en compte de la diversité des espaces urbains et ruraux. La grille de densité a été mise à jour par l’INSEE fin 2019, les zones d’emploi, les nouvelles unités urbaines et aires urbaines devraient être diffusées avant la fin 2020, et la révision des bassins de vie devrait commencer en 2021.

Nous exposons tout d’abord la place du rural dans les différents zonages statistiques produits par l’INSEE (unités urbaines, aires urbaines, grille de densité EUROSTAT, bassins de vie…) et les questions de l’hyper-ruralité et du périurbain, puis sont présentés les différents zonages d’intervention publique définis par l’Etat (zones de revitalisation rurale, dotations d’équipement des territoires ruraux) et/ou par les collectivités locales (contrats de ruralité, programme européen Leader), et enfin est abordée la typologie des campagnes. et enfin, nous plaidons pour une approche mettant en valeur la diversité des campagnes françaises.

Mieux identifier la diversité des territoires ruraux devrait permettre de conduire des actions plus adaptées aux différents milieux locaux.
Alain GUERINGER*. Les SDREA dans la politique foncière agricole : documents d’orientation ou outils de mise en œuvre du contrôle des mutations foncières ? (Usus)


Atelier B4 – Transition agroécologique et approches systémiques
Président(e) : Christophe LECOMTE, INRAE
Florence BEAUGRAND*, Sébastien ASSIE, Jean-Jacques BERTRON, …, Nathalie BAREILLE. Le risque sanitaire comme clef d’analyse des verrous à la transition agro écologique : l’exemple de la filière jeunes bovins de boucherie française (SANT'Innov).

L’allotement au début de l’engraissement des jeunes animaux de la filière jeunes bovins de boucherie, les broutards, provenant de différentes exploitations de naisseurs génère des risques sanitaires, notamment vis-à-vis de maladies respiratoires (BPI). Dans le projet SANT’Innov, nous avons contribué à expliquer les verrous à la réduction d’usage d’antibiotiques par l’analyse des risques. Ces travaux se sont appuyés sur les données de l’organisation de producteurs bovins Ter’Elevage.

Nous avons mené une analyse épidémiologique sur 15 735 Charolais. Elle montre que les lots d’engraissement qui présentent une plus grande homogénéité d’origines, une hétérogénéité de poids, des distances de transport réduites et un pourcentage important de vaccination précoce des broutards, ont de meilleures performances de croissance ; l’impact est de l’ordre de 5%. Une grille d’analyse de prédiction d’apparition des BPI a été élaborée (grille ATLESS) et testée sur une population de 7 304 bovins avec une capacité prédictive de 76%. Nous avons créé un jeu de plateau pour valoriser ces résultats en formation continue.

Une fois le risque sanitaire objectivé, nous avons conçu deux algorithmes pour optimiser la logistique de l’allotement. Le premier algorithme appliqué à 9 701 lots de broutards minimise l’hétérogénéité d’origine dans les lots avec une réduction de 4,55 à 2,95 fermes d’origine et une réduction potentielle du risque de BPI (estimé par index) de plus de 20%. Le second algorithme, basé sur 136 892 transferts de broutards via 13 centres de tri, minimise la distance de transport des animaux avec une réduction moyenne de la distance de l’ordre de 11% (soit 28 km).

Nous avons ensuite exploré l’appréhension du risque via 54 entretiens et une étude quantitative auprès de 225 éleveurs naisseurs et engraisseurs. Les résultats montrent une très forte asymétrie d’information dans la filière. 40% des lots d’engraissement de l’étude faisaient l’objet d’un traitement collectif antibiotique préventif et 25% des broutards subissaient plusieurs protocoles vaccinaux, chez le naisseur puis à l’engraissement. Les naisseurs citent la pénibilité du travail et le manque de rentabilité comme des freins à la vaccination précoce des broutards. Les engraisseurs regrettent le manque d’information sanitaire sur les lots entrants, mais choisissent les mesures de maîtrise sanitaire en fonction de facteurs structurels de leur exploitation plutôt que sur des facteurs de marché.

Les verrous se situent structurellement au niveau de l’organisation de la filière, mais une partie significative des leviers repose aujourd’hui sur les situations individuelles.
Michel DURU*, Claire LE BRAS. L’élevage et les produits animaux au cœur d’enjeux d’environnement et de santé : une approche holistique (ATA-RI).

L’élevage et notre consommation des produits animaux sont questionnés pour leurs impacts sur l’environnement, la sécurité alimentaire, la qualité des produits et le bien-être animal, ainsi que sur la santé humaine. La question de l'élevage et de la consommation des produits animaux est donc complexe. C'est une des raisons qui fait que dans les pays occidentaux, le débat sociétal sur ces questions donne lieu à des points de vue partiels ou caricaturaux défendant souvent le statut quo ou à l’inverse proposant jusqu’à la suppression totale de l'élevage et l'arrêt de consommation des produits animaux. A l’évidence, ces points de vue ne font pas progresser un débat par essence complexe et empêchent ainsi l’émergence de solutions satisfaisantes pour l’environnement, le bien-être animal et la santé humaine. A cette fin, il importe d’accorder une valeur aux connaissances descriptives qui permettent de comprendre, et de les inscrire dans une représentation systémique. C'est le moyen de dépasser une pensée partielle pour mieux construire les problèmes. A cette fin, nous proposons une approche holistique fondée sur une diversité de critères (Miller et al., 2020; Weindl et al., 2020).
Marjorie UBERTOSI, Candice LAROCHE, Delphine DE FORNEL, Christophe LECOMTE. Les apports du projet ProSys au thème de la transition agroécologique (ProSys).

Montrer comment le projet ProSys a abordé la question de la transition agroécologique dans les territoires en prenant en compte le contexte (changements globaux, exigence de durabilité agronomique, économique et environnementale), les aspirations, les encouragements et les contraintes des agriculteurs. Le projet visait à promouvoir des systèmes de culture produisant davantage de protéines, en s’appuyant notamment sur l’introduction des protéagineux.
Atelier B5 – Transition agroécologique
Président(e) : Sabine GIRARD, INRAE
Claire Le BRAS*, Michel DURU. Quelles intégrations des enjeux de santé et d’environnement par les coopératives agricoles et la restauration collective ? (ATA-RI).

Identifier les freins et leviers à l’intégration des enjeux de santé et d’environnement dans les coopératives agricoles et structures de la restauration collective pour favoriser, expérimenter et encourager la structuration de systèmes alimentaires durables au sein d'un territoire.
Maé GUINET*, Bernard NICOLARDOT, Anne-Sophie VOISIN. Comparaison des services écosystémiques relatifs à l’azote fournis par dix espèces de légumineuses à graines (ProSys).

L’essor d’une agriculture durable nécessite de maximiser la production de biens agricoles reposant sur des services écosystémiques, c’est-à-dire les avantages socio-économiques retirés par l’homme de son utilisation durable des fonctions écologiques des écosystèmes, afin de limiter le recours aux intrants de synthèse tels que les fertilisants azotés (Tibi et Therond, 2017). La fourniture de services écosystémiques repose notamment sur la réintroduction de la biodiversité spatiale et temporelle (Isbell et al., 2011) dans les agrosystèmes.

Les légumineuses sont à l’origine de fonctions uniques et/ou complémentaires avec d’autres cultures, et ont dans ce sens un rôle prépondérant à jouer dans la fourniture de services écosystémiques relatifs à l’azote, notamment lors de leur réintroduction dans des systèmes de culture majoritairement composés de céréales et/ou d’oléagineux. En effet, les légumineuses permettent d’assurer la production de biens agricoles grâce à la production de graines riches en protéines. Elles permettent également de fournir des services de fourniture d’azote aux cultures grâce à l’acquisition d’azote pendant la croissance des légumineuses via le processus de fixation symbiotique, puis grâce à la fourniture d’azote à la culture suivante via le processus de minéralisation de leurs résidus de culture plus ou moins riches en azote (Angus et al., 2015). Néanmoins, des impacts négatifs liés à l’azote peuvent également résulter de l’introduction des légumineuses dans les systèmes de culture. La plus faible capacité des légumineuses à prélever l’azote minéral du sol par rapport aux céréales (Hauggaard-Nielsen et al., 2001) ainsi que la désynchronisation entre l’apport d’azote au sol par les résidus de légumineuses et les besoins en azote de la culture suivante, peuvent générer des risques de pertes d’azote par lixiviation pendant la culture des légumineuses et/ou après leur récolte durant la période automne-hiver.

Compte tenu de l’existence d’une diversité des légumineuses à graines, l’un des enjeux consiste à caractériser les espèces selon leur capacité à remplir les fonctions associées aux services recherchés afin d’aider aux choix des espèces les plus appropriées selon les usages recherchés (Damour et al., 2014) et d’adapter la gestion de l’azote dans les systèmes de culture dans lesquels des légumineuses sont cultivées. Cependant le choix des espèces de légumineuses selon leur capacité à fournir des services écosystémiques peut s’avérer difficile du fait d’un manque de références pour une diversité d’espèces. Les objectifs de notre étude étaient de i) quantifier cinq flux azotés engendrés par les légumineuses et identifier plusieurs traits de plantes considérés comme explicatifs de ces flux azotés afin de dresser le profil fonctionnel de dix espèces de légumineuses à graines et ii) mieux comprendre les synergies et les antagonismes entre les flux azotés et entre les traits de plantes explicatifs de ces flux.

Pour en savoir plus :
[1] Guinet M., Nicolardot B., and Voisin A.-S. (2020). A comparative analysis of multiple ecosystem services linked to nitrogen functions provided by ten grain legumes. Agronomy for. Sustainable. Development. 40, 33 (2020). https://doi.org/10.1007/s13593-020-00637-0

[2] Guinet M., Nicolardot B., and Voisin A.-S. (2020). Nitrogen benefits of ten grain legume pre-crops for wheat assessed by field experiments and modelling European Journal of Agronomy, 120, 126151. https://doi.org/10.1016/j.eja.2020.126151

[3] Guinet M., Nicolardot B., et Voisin A.-S. (2020). Les légumineuses et l’azote : dix espèces de légumineuses à graines bien différentes en matière de fixation symbiotique et d’effet précédent. TCS. 109, 9-16
Sabine GIRARD*, Pierre-Antoine LANDEL. Interroger la (possibilité) de transition (agro) écologique territoriale : Le cas de la vallée de la Drôme-Biovallée (SAGACITE).

La question de recherche porte sur la possibilité de caractériser un territoire en transition, en interrogeant les temporalités et les spatialités des dynamiques, mais aussi en interrogeant les modes d’articulation des acteurs, au regard des politiques publiques mises en œuvre. Il s’agit en particulier d’identifier les éléments de nature territoriale jouant un rôle favorable dans ces processus de transition écologique. En ce sens, nous ne considérons pas le territoire, comme un cadre ou une échelle d’analyse, entre processus micro et macro, mais davantage comme une construction sociale mouvante, fruits d’acteurs en interaction avec et dans leurs espaces de vie.

Nous articulons deux approches théoriques, l’une des transitions socio-écologiques, l’autre du développement territorial, pour mieux comprendre en quoi, comment et dans quelles conditions des innovations localisées, individuelles ou collectives, peuvent transformer les dynamiques territoriales dominantes.

Pour l’interprétation de cette frise chronosystémique de la vallée de la Drôme, nous proposons une analyse de quatre trajectoires plus une émergente. La première trajectoire décrit les chemins de modernisation écologique de différentes filières agricoles. La seconde trajectoire s’intéresse à la façon dont les intercommunalités se sont saisies de l’AB et de l’agroécologie comme d’un levier de développement territorial. Les troisième et quatrième trajectoires mettent l’accent sur la place et le rôle, d’une part de l’action culturelle et patrimoniale, et d’autre part de la constriction et la diffusion des connaissances, dans les dynamiques de transition (agro)écologique.

Enfin, émerge une trajectoire de l’alimentation qui voit s’affirmer des opérateurs assurant des liens directs entre consommateurs et producteurs, façonnant un nouveau système agri-alimentaire, territorial et davantage écologisé.

Ces opérateurs développent des capacités à orienter des exploitations agricoles vers d’autres systèmes de production et de transformation et les citoyens vers d’autres modes de consommation (consommateurs responsables mais aussi consommateurs-entrepreneurs). De plus, ils ont la capacité à relier des acteurs qui ne l’étaient pas, issus de mondes différents (s’appuyant sur de lieux d’hybridation), et à jouer les intermédiaires entre des échelles géographiques variées via l’implication dans des réseaux interterritoriaux. Ils organisent des lieux de débats et de décision pour guider les actions, contribuant à modifier les rapports de force historiques et repenser les modes de gouvernance. De plus, ils facilitent l’émergence, la construction et la diffusion de nouvelles valeurs, normes, connaissances et pratiques. Ils essaient aussi de contribuer à l’élaboration de nouveaux récits territoriaux, en reliant histoire culturelle longue et contemporaine pour penser l’avenir.
Atelier B6 – Les systèmes alimentaires territoriaux
Président(e) : Ronan LE VELLY, Institut Agro - Montpellier SupAgro
Marie HOUDART*, Virginie BARITAUX, Vanessa ICERI, …, Salma LOUDIYI. La reterritorialisation de l'alimentation : diversité des ressources, des acteurs et des modalités de coordination (INVENTER).


Catherine DARROT, Maxime MARIE*, Camille HOCHEDEZ, …, Chrisitine MARGETIC. Saisir le système alimentaire urbain par les indicateurs : une synthèse (FRUGAL).


Maryline FILIPPI*. Re-territorisaliser l’alimentation : Go back to the future, quelles réalités dans le monde d’après ?

Cette communication s’interroge sur les processus de développement territorial à l’oeuvre derrière la volonté de souveraineté et de reterritorialisation de l’alimentation. Elle conduit à questionner les concepts du développement territorial mobilisés dans ces transitions agro-alimentaire, agro-écologique et numérique. Si la covid a été un choc sans précédent au niveau mondial, elle souligne les fragilités du système agro-alimentaire renvoyant ainsi aux cadres d’analyse mobilisés.

La méthodologie repose sur la constitution d’une base de données à partir de Google scholar et Cairn, pour réaliser une revue de la littérature sur les premières analyses des effets de la covid sur les systèmes alimentaires. Complétée par des études dédiées, on constate une grande réactivité de la sphère académique puisque le nombre d’article dépasse plusieurs centaines de références. Son analyse souligne que si la codiv est une crise systémique sans précédent qui touche à la fois l’offre avec le ralentissement dans l’approvisionnement de certains produits, elle impacte aussi la demande via l’arrêt de l’activité qui a entrainé une diminution des revenus, la restriction des mobilités des personnes et des biens ainsi que la perte des emplois. Elle engendre ainsi un accroissement radical des inégalités en impliquant les quatre dimensions de la souveraineté alimentaire : disponibilité, accès, qualité et stabilité. Dans cette perspective, étudier les transitions des systèmes alimentaires exige une analyse des effets d’entrainement, de la recomposition des capacités (diversification, substitution, connexion des activités) et des reconstructions des systèmes d’acteurs et flux de marchandises pour identifier les stratégies possibles.

Les résultats invitent alors à questionner les processus de développements territorialisés sous-jacents. L’affirmation de transitions alimentaires territoriales durables pour les consommateurs comme les producteurs, conduit à la mobilisation du plus grand nombre (producteurs, consommateurs, industriels, distributeurs, …), recréant du lien social y compris entre le rural et l’urbain en activant les différentes formes de proximité. Mais c’est aussi une politique de redistribution et de lutte contre l’accroissement des inégalités sociales et de revenus. Dès lors le territoire redevient un niveau pertinent d’analyse et d’action. Saisir cette reterritorialisation conduit à repenser les interactions circulaires entre les dimensions environnementales (énergies, déchets, biodiversité, …) et sociales (diminution de la main d’oeuvre et des exploitations agricoles, …). Les chaînes de valeurs sont à faire évoluer pour créer de la valeur et la redistribuer plus équitablement. Ces résultats ouvrent les pistes de réflexion sur les mécanismes de développement territorial plus soutenable et solidaire.

Ronan LE VELLY*, Carole CHAZOULE, Mathilde CROSNIER, …, Stéphane FOURNIER. Comment faire "SYAM" ? (SYAM)

La communication vise à décrire le processus que les participants au projet PSDR SYAM ont spontanément nommé « faire SYAM ». Cette expression renvoie d’abord à une question opérationnelle, posée ainsi au début du projet (Chazoule et al., 2015) : comment établir des « systèmes alimentaires du milieu » combinant des caractéristiques habituellement attachées aux circuits longs (présence d’acteurs « conventionnels » comme des supermarchés, recherche d’efficacité logistique, volumes importants…) et des caractéristiques habituellement attachées aux circuits courts (meilleure valorisation des produits, recherche d’équité, reconnexion entre acteurs permettant des relations de confiance…) ? Progressivement, au fil du projet, cette question s’est précisée et déclinée en différentes sous-questions. Une d’entre elle met l’accent sur l’établissement d’un partenariat entre les acteurs du SYAM. « Comment faire SYAM ? » est alors proche de « comment établir des circuits intermédiés avec une gouvernance partenariale ? ». A partir de ce point de départ, cette communication explorera la possibilité de concevoir de tels circuits comme des acteurs collectifs. Pour cet enjeu plus théorique, nous inscrirons notre propos dans la suite des réflexions de ce que E. Friedberg nommait le continuum de l’action organisée (Friedberg, 1993). Comprendre « comment faire SYAM » reviendra alors à décrire les caractéristiques qui font que certains circuits marchands peuvent être considérés comme un acteur collectif.
Atelier B7 – Gestion forestière 2
Président(e) : Marc FUHR, INRAE
Abdelwahab BESSAAD*, Jean-Philippe TERREAUX, Nathalie KORBOULEWSKY. Impacts économiques de la perte de productivité induite par les récoltes intensives de biomasse en forêt (DEFIFORBOIS).

Dans un contexte de transition énergétique, le bois-énergie semble une alternative prometteuse aux énergies fossiles. Aujourd’hui, le défi consiste à produire plus de bois afin de répondre à la demande croissante de la biomasse tout en assurant la durabilité et le renouvellement des forêts. La pratique la plus courante de prélèvement de biomasse forestière est la récolte par arbres entiers. D’une part, cette pratique augmente la rentabilité économique des forêts à court terme. D’autre part, les exportations supplémentaires de biomasse et de minéralomasse peuvent néanmoins affecter la fertilité des sols et productivité de la forêt sur long terme.

Nous avons comparé le Bénéfice Actualisé calculé sur une Séquence Infinie (BASI0) pour deux types de peuplement : (i) futaie régulière de chêne (Quercus petraea (Matt.) Liebl.) (ii) taillis de châtaignier (Castanea sativa Mill.) avec réserves de chêne, selon différents scénarios de récolte de bois (1) arbres entiers où tous les bois sont exportés. Le prélèvement supplémentaire des menus bois [d < 7 cm] peut induire une baisse de la croissance des arbres sur le long terme, en hauteur et en diamètre, de 1 à 10 % (2) un scénario de récolte conventionnelle où seulement les troncs et les bois supérieurs à 7 cm de diamètre sont exportés de la parcelle. Pour cette dernière modalité, la fertilité du sol sera maintenue grâce aux retours au sol des éléments minéraux contenus dans les menus bois non-exportés. Nous avons également analysé la sensibilité des résultats par rapport aux variations des prix des bois et lu taux d’actualisation.

Dans la situation économique actuelle, le régime de futaie régulière est plus rentable que le taillis avec réserves. En revanche, ce dernier régime peut redevenir financièrement intéressant si les prix de l'énergie augmentent et les prix du bois d’œuvre diminuent à l'avenir. La variation du taux d'actualisation a un impact significatif sur le BASI0, mais 3 % semble être suffisant pour les forêts européennes.
L'exploitation par arbres entiers permet d'améliorer la rentabilité pour les deux peuplements de 36 à 64 % par rapport à l'exploitation conventionnelle tant que l'impact sur la croissance des arbres reste inférieur à 2,3 % pour la futaie de chêne et à 3,4 % pour les taillis avec réserves.

Le développement économique de bois-énergie est étroitement lié à la durabilité environnementale des sols forestiers. Raisonner l'exportation des menus bois en appliquant les recommandations actuelles permettrait d’asseoir la durabilité économique et environnementale de la ressource bois.

Abstract en anglais

Making the shift to renewable energy sources requires increasing biomass removal from the forest in a sustainable way. Today, the most common practice for forest biomass extraction is whole-tree harvesting rather than conventional harvest in which only stems are harvested or sometimes branches larger than 7 cm in diameter. However, intensive biomass harvesting can certainly increase economic profitability but it could affect long-term forest productivity because more nutrients are exported from sites.

We explored the Land Expectation Value of even-aged oak (Quercus petraea (Matt.) Liebl.) and sweet chestnut (Castanea sativa Mill.) coppice with oak standards under different discount rates and wood prices scenarios , as well as the effects of a decrease in forest productivity due to whole-tree harvesting on the Land Expectation Value (LEV).

We modeled two plausible harvesting scenarios for both stands and assessed their LEV. We also analyzed the sensitivity of the valuation results to discount rate and wood prices changes. For each stand, we compared conventional harvest to whole tree harvesting in which removing the fine wood implies a decrease in tree growth over the long term (between 1% and 10%).

In the current economic situation, the LEV of even-aged oak is higher than coppice-with-standards but this situation could be reversed in case of rising energy prices and lower timber prices in the future. The variation of the discount rate has a significant impact on the LEV but 3% seems to be adequate for European forests. Whole-tree harvesting is able to improve the LEV for both stands by 36% to 64% compared to conventional harvest; but this improvement of LEV only lasts as long as the impact on tree growth remains under 2.3% and 3.4%, respectively for even-aged oak stand and coppice-with-standards.

Whole-tree harvesting system increases forest profitability as long as the sustainability guidelines for biomass harvesting are respected. With the increased demand for fuelwood, the coppice-with-standards regime may become financially attractive once again and fulfill a multitude of forest owner objectives with a wide range of additional options.
Thomas BEAUSSIER*, Sylvain CAURLA, Véronique BELLON-MAUREL, …, Eléonore LOISEAU. Evaluer l’éco-efficience de politiques bioéconomiques à l’échelle nationale et régionale : application au cas du bois-énergie en France et dans le Grand Est (AFFORBALL).

Nous présentons une démarche d’évaluation de la performance économique et environnementale de scénarios de développement de la bioéconomie dans le secteur forestier, à l’échelle régionale. Ces scénarios combinent des politiques de stimulation de la demande de bois énergie avec d’autres mesures : approvisionnement local et/ou mesures de conservation. Ils sont déclinés à la fois à l’échelle nationale, pour la France, et au niveau régional, pour la région Grand Est. Nous présentons d’une part les aspects méthodologiques relatifs au développement de notre outil d’évaluation, et d’autre part, les résultats obtenus par l’analyse des scénarios, en termes d’aide à la décision.
Marc FUHR*, Nathalie DUBUS, Jacques BECQUEY, Pierre PACCARD. Outils innovants pour une gestion concertée des forêts (OUI-GEF).

Cette communication présente trois outils élaborés dans le cadre du projet OUIGEF pour faciliter la concertation entre acteurs de la gestion forestière sur un territoire :
• Le premier est une grille de critères et indicateurs qui caractérise la sensibilité des peuplements forestiers à l’exploitation forestière puis évalue la qualité d’un chantier d’exploitation au regard de cette sensibilité,
• Le second est un géocatalogue de métadonnées en ligne, accompagné de scénarios de mobilisation de données illustrant des situations fréquemment rencontrées par les gestionnaires forestiers,
• Le troisième est un jeu en ligne permettant de comprendre sous forme ludique le cheminement d’un copeau de bois depuis son origine en forêt jusqu’à sa valorisation finale en énergie renouvelable.
Atelier B8 – Stratégies territoriales de développement de la bio économie
Président(e) : Franck-Dominique VIVIEN, Université de Reims
Nabila ARFAOUI, Christian LE BAS*, Marie-France VERNIER, Linh-Chi VO. Circular bio-economy, institutional and social dimensions: The case of five experiences of methanization in France.

Victor MOINARD*, Florent LEVAVASSEUR, Sabine HOUOT. Recyclage actuel et potentiel des Produits Résiduaires Organiques en tant que fertilisants et amendements sur un territoire périurbain : La plaine de Versailles (PROLEG).

L’élevage, les industries agroalimentaires, et les villes sont des sources de déchets et coproduits organiques qui peuvent être recyclés en agriculture sous formes de Produits Résiduaires Organiques (PRO). L’utilisation des PRO en agriculture permet d’entretenir les stocks de matière organique du sol (MOS), et est un moyen de recycler les nutriments (N, P, K,…) au champ. Or, ces potentiels fertilisants et amendants des PRO ont besoin d’être mieux quantifiés par rapport aux demandes des agriculteurs. Nous avons étudié cette problématique à l’échelle d’un territoire péri-urbain, la plaine de Versailles, en Île-de-France. Grâce à des interviews d’agriculteurs et de gestionnaires des déchets, ainsi qu’à des bases de données régionales, nous avons identifié les flux de matières organiques à l’échelle de ce territoire. Nous avons calculé le potentiel amendant des PRO comme contributeur au stockage de carbone organique du sol (COS) à l’aide du modèle de carbone du sol AMG. Les potentiels des PRO en terme de substitution aux engrais (P, K, N efficace à court terme) ont été évalués grâce à des analyses et à des coefficients d’équivalence aux engrais chimiques. Les épandages répétés de PRO induise un stockage de MOS et donc un surplus de minéralisation d’azote du sol : nous avons utilisé cette fourniture d’azote supplémentaire comme potentiel de fertilisation azotée des PRO à plus long terme. Le recyclage local des PRO est variable en fonction des produits, pour des raisons sociales et techniques. Les composts et effluents d’élevage sont recyclés très localement, contrairement aux boues de station d’épurations (STEP). Actuellement sur la plaine de Versailles, les entrées de carbone efficace dans le sol originaires des PRO représentent 20% des entrées de carbone venant des résidus de cultures. Les PRO utilisés représentent 44% et 50% des demandes en fertilisant P et K. Le potentiel des PRO en terme de fertilisation azotée est négligeable à court terme. Néanmoins, la minéralisation supplémentaire induite après apports répétés de PRO couvre jusqu’à 10% des demandes en fertilisants azotés. Les potentiels fertilisant et amendant des PRO pourraient augmenter légèrement, en favorisant par exemple un recyclage plus local d’une partie des boues de STEP. La méthanisation des biodéchets et l’épandage et digestats, tout comme la collecte sélective des urines humaines et leur recyclage, pourraient être deux sources majeures de fertilisants organiques, couvrant jusqu’à 100% des demandes en P et K et 50% de la demande en N des agriculteurs du territoire.

Franck-Dominique VIVIEN*, Nicolas BEFORT, Romain DEBREF, Pascal GROUIEZ. La bio économie en train de se dire et en train de se faire. Le cas de la Champagne Ardenne (BIOCA).


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