Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à ce colloque « on line » sur les « transitions pour le développement des territoires », qui marque la fin du programme PSDR dans sa forme actuelle.
Je n’ai pas pu être connecté en direct aujourd’hui, néanmoins j’ai tenu à maintenir mon intervention dans une forme pré-enregistrée.
Comme vous le savez le programme finalisé Pour et Sur le Développement Régional (PSDR) porte sur les transitions des modèles agricoles, alimentaires et forestiers dans les espaces ruraux et périurbains. Il défend l’idée d’une recherche ancrée, construite au plus près des territoires, en lien étroit avec les acteurs de terrain et fidèles aux priorités des Régions.
Ce programme traduit bien notre implication dans le développement et la diffusion d’innovations dans les trois domaines d’intervention d’INRAE- alimentation, agriculture, environnement - et à leurs interfaces.
Ces innovations sont souvent le fruit de partenariats diversifiés, dont les collectivités territoriales et privilégient la co-construction de création de valeur entre tous les acteurs de la chaîne.
Ce programme, qui va bientôt fêter ses 25 ans, est précurseur puisqu’il associe délibérément et d’une manière « symétrique » des chercheurs et des acteurs dès le début du projet, dans l’objectif de produire des connaissances scientifiques et des résultats utiles et actionnables sur le terrain.
Au service de l’action et de la décision, il est identifié comme un partenaire incontournable pour les acteurs des territoires comme pour les décideurs publics.
Le PSDR4 illustré aujourd’hui par ce symposium est la dernière tranche de ce programme, c’est l’occasion de revenir brièvement sur son histoire.
La première génération de Programmes PSDR a été lancée en 1996 par l’INRA dans trois Régions pilotes : Languedoc-Roussillon, Pays de Loire et Rhône-Alpes.
L’idée initiale était de sortir la recherche des laboratoires et de la confronter aux problématiques de la société et aux attentes des acteurs de terrain. Suivront deux nouveaux programmes qui marqueront un élargissement du nombre de régions concernées, et l’affirmation d’une méthode, qui privilégie à la fois la pluridisciplinarité et les recherches menées en partenariat.
Les programmes PSDR ont été novateurs à plusieurs titres :
Ils ont été pionniers de la pluridisciplinarité, en particulier entre sciences sociales et sciences biotechniques, à une période où de telles approches n’étaient pas courantes.
Ils ont promu dès le début la recherche en partenariat, avec les acteurs, pas seulement en les intégrant dans la recherche, mais en les associant dans le pilotage : chaque projet PSDR est co-piloté par un référent chercheur et un référent acteur et tout au long du projet jusqu’à la production de livrables opérationnels dans un principe de réciprocité.
Ils ont été fondés sur un partenariat de terrain avec les territoires. Dans chaque région les thématiques sont définies et cofinancés avec les Conseils régionaux, en lien direct avec leurs préoccupations de terrain.
Ils ont été les pionniers du rapprochement entre INRA et Irstea. En effet, dès PSDR3 les projets étaient cofinancés par les deux organismes du côté recherche, et de nombreux projets étaient portés par des chercheurs appartenant à l’un ou l’autre organisme.
Le Programme PSDR4
Le programme PSDR4 couvre la période 2016- 2020 (donc 5 années de recherche). Les thématiques principales ont évolué de manière à tenir compte des préoccupations des acteurs des territoires, tout en intégrant les grandes orientations structurantes de la politique régionale européenne.
Il s’est centré sur l’étude des transitions des modèles agricoles, alimentaires et forestiers dans les espaces ruraux et périurbains.
Il fait l’objet d’un partenariat entre INRAE et 10 Régions françaises, et bénéficie de financement européen.
Il a permis le soutien de 33 projets, qui impliquent près de 180 structures partenaires (Agriculture, Collectivités territoriales, Environnement et Paysage, Urbanisme et Foncier, Filière forêt-Bois) et plus de 130 équipes de recherche (INRA, Irstea, CNRS, 21 Ecoles (ingénieurs, architecture, politique et management) et 23 Universités.
Le Symposium
Le programme de ces trois journées de symposium est riche, il témoigne d’une production foisonnante, c’est une belle occasion de la partager entre chercheurs et acteurs du développement des territoires, et d’appeler à des collaborations futures.
Les deux premières conférences sur l’avenir des espaces ruraux et de leur caractère soutenable, et sur le développement territorial au prisme de la santé (One health) abordent des enjeux et des questions posées à la recherche qui seront présents dans les orientations stratégiques d’INRAE 2030.
Le format organisationnel des Living labs sera évoqué dans vos échanges, il fait partie des dispositifs propices au développement d’expérimentations par la pratique collaborative de l’ensemble des parties prenantes.
L’INRAE, acteurs dans 7 projets « Territoires d’innovation » du MESRI et pilote de deux d’entre eux est déjà engagé dans cette forme de dispositif qui matérialise nos ambitions en matière de recherche collaborative et nous souhaiterons poursuivre notre engagement dans ces dispositifs.
Le bilan présenté par le conseil scientifique du programme sera une aide précieuse pour nous engager dans une nouvelle génération du programme de recherche en partenariat.
En effet, pour relever les enjeux d’innovation de la transition vers des modèles plus durables, et accélérer ces transitions nécessaires il va s’agir de se focaliser encore davantage sur des thématiques prioritaires bien identifiées avec les territoires en utilisant l’agroécologie comme cadre d’analyse. C’est l’ambition du futur programme TETRAE (Transition en Territoires de l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement).
Je remercie celles et ceux qui se sont engagés dans ces recherches partenariales, j’adresse un remerciement tout particulier à André Torre pour son engagement dans la direction du programme PSDR. Merci également aux membres du conseil scientifique.
Il me reste à vous souhaiter des échanges fructueux durant ces trois journées.